Le toucher. Histoires d’amour

Le toucher. Histoires d’amour
Gleb Karpinskiy
Ce recueil « Le toucher» contient les huit meilleures œuvres d’amour écrites par l’auteur, qui se déroulaient à des moments différents, et par une langue vivante et riche avec des éléments d’érotisme léger. Ces histoires font également réfléchir le lecteur sur la véritable mission de l’homme et de la femme. L’auteur crée parfaitement une atmosphère réelle de ce qui se passe. Ce recueil a été traduite en anglais et en espagnol et a obtenu une note positive parmi les lecteurs».

Le toucher
Histoires d’amour

Gleb Karpinskiy

Translator Jean Sébastien
Photograph Gleb Karpinskiy

© Gleb Karpinskiy, 2020
© Jean Sébastien, translation, 2020
© Gleb Karpinskiy, photos, 2020

ISBN 978-5-4498-5722-4
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Une plage tranquille
Elle s’envola pour les îles Canaries pour la première fois, même si elle en rêvait depuis longtemps, et s’arrêtait à Las Americas sur la recommandation d’un vieil ami, à la hâte et avec son énergie inhérente elle visitait tous les meilleurs endroits, dans toutes les directions pour se détendre dans cette « île aux chiens”. Tout autour était super et merveilleux. Beaucoup d’impression, beaucoup de photo. Les selfies étaient présentés sur Internet d’une régularité enviable, mais ensuite elle s’ennuya tellement et si brusquement, qu’elle restait vautrée à l’hôtel pendant près d’une semaine, comme si elle avait de la fièvre, elle avait laissé ses abonnés complètement ignorants de ses plans. À un moment donné, elle pensa sérieusement à sa santé mentale et se mit à boire la boisson préférée des conquistadors – rhum. Il ne restait que quatre jours avant son départ, et les circonstances la forcèrent à plonger sobrement dans le travail, et comme si elle ressentit une nouvelle force en elle. Mais ces forces ne la poussèrent à se divertir, mais lui suggèrent de se concentrer sur elle-même et de passer le temps qui restait du repos dans une solitude complète, en appréciant l’harmonie avec la nature. Et elle, portant des lunettes de soleil, pour ne pas être reconnue par de nouvelles amis, avec qui elle venait de faire connaissance d’une facilité étonnante, commençait à se faufiler le soir pour se promener aux alentours de façon incognito. Pour faciliter la marche sur des cailloux, elle se procurait même des baskets légères, un T-shirt et un short, même si elle se considérait toujours comme une ultime conservatrice et avant cela, elle avait respecté une règle stricte selon laquelle une vraie française ne devrait en aucun cas sortir sans porter une robe et des chaussures à talons.
Elle aimait particulièrement les plages nocturnes d’Adeje, non loin d’un village des pêcheurs, le nom dont elle ne se souvenait pas, un rivage gracieux, combinant toutes ces plages en une seule, et des couchers de soleil incroyablement beaux. Là, sous le bruissement des feuilles de palmier et le bruit des vagues, elle regardait longuement l’océan, le soleil se noyant dans des vagues puissantes, et comptait par manque de souci, combien des mouettes blanches et des petits bateaux se balançaient légèrement sur ces vagues. Mais la rencontre des surfeurs interrompait l’idylle de derniers jours de repos. Un événement annuel important était prévu sur l’île en janvier, et toutes les voies vers les plages avaient été encombrées par des bus en provenance d’Europe, et Las Americas lui-même avait été regorgé de foules de fous venant des quatre coins du monde, hurlant, criant, avec une sorte de tableau sous le bras, cherchant la mort dans la profondeur de l’océan.
Il semblait qu’un des habitants, un musicien de rue du Golden Mile, une fois lui avait parlé des hippies et des amateurs de méditation qui avaient choisi l’une des plages sauvages avec du sable noir et volcanique quelque part sur la côte ouest.
– Réellement, une plage de cinquante mètres signora, – dit-il, en jouant des motifs espagnols sur des cordes en nylon – et il était impossible de s’y rendre de l’océan. Il y avait beaucoup de roches pointues et des hauts-fonds. Peut-être c’est l’endroit le plus isolé de tout Tenerife.
Selon lui, il n’était pas si facile, même pour les guides omniscients et expérimentés, de s’y rendre, car le bassin d’eau était bien caché entre les falaises imprenables, mais ce gars avait affirmé qu’il connaissait une sortie secrète vers l’océan – un sentier de montagne étroit et sinueux, et pouvait accompagner en vélo n’importe qui pour cinquante euros. Il n’y avait pas longtemps, la proposition du musicien de faire le trajet en commun pour aller où seul le diable savait, paraissait trop risquée pour elle. Mais, maintenant, cet endroit caché des regards indiscrets, l’attirait, privant son instinct de conservation, elle décida de demander plus de détails au musicien. Il jouait souvent de la guitare sur un banc près du café sous un palmier avec un air insouciant, et il n’était pas difficile de le retrouver.
– Si je revois ces surfeurs là-bas, je voterai pour les nationalistes l’automne prochain! – Dit-elle, presque emportée par le vent de janvier.
Au même moment, une foule de gens avec des planches se précipitait de l’hôtel et courait, apparemment pressé d’attraper une grosse vague.
– Comment ça signora! – Le musicien prenait sa dernière remarque pour une plaisanterie. – Je vous assure, c’est un endroit idéal pour ceux qui cherchent soi-même, et demain matin au chant du coq, nous irons à la recherche de l’harmonie. Ce serait un grand voyage.
Pour discuter des détails de l’itinéraire et de mieux faire connaissance, ils discutèrent dans un café pendant cinq minutes, et elle était satisfaite non seulement du fromage de chèvre frit avec de la confiture et de la vinaigrette de poulpe.
– J’aime le café d’ici, signora, – avec passion, il but de la tasse, – Peut-être le meilleur à Tenerife, et aussi bon qu’à Strasse.
Encore une fois il buvait de la tasse en appréciant une longue gorgée, et elle avait, sans aucun doute avec l’expérience d’une femme mature, identifié un grand potentiel d’amour chez ce drôle de gars.
– Et là-bas, sur cette plage, il n’y aurait personne?
– Personne, si nous aurons de la chance signora. Peut-être quelques tentes. Tout de même, je ne suis pas le seul à connaître le chemin secret… Mais, je vous assure que toutes ces personnes n’auront pas de temps pour nous, cela veut dire qu’il n’y aura pas des questions de caractère gênant et aucune importunité stupide… Ils sont venus méditer, et nous également, nous étendrons une grande serviette blanche sur le sable noir et nous nous abandonneront à aux rêves.
Elle le regarda d’un air interrogateur. Le mot « s’abandonner” flotta hors de ses lèvres chaudes de café avec une touche sexy, et elle comprenait cela, sentant une vive émotion agréable oubliée depuis longtemps, mais elle n’était plus inquiète comme avant. Elle sourit seulement en retour. Finalement, ce gars avait vingt ans de moins et elle l’aimait bien.
– Nous abandonnerons-nous aux rêves… – répéta-t-elle avec enthousiasme, savourant chaque syllabe. – Comme cela a été bien dit, Diego.
– Il suffit de garder le silence, en écoutant le murmure des vagues, – il continua à la tenter, faisant claquer ses lèvres. – Encore une tasse de café, signora?
Et elle hocha la tête volontairement en regardant le serveur.
– Qu’en pensez-vous de Las Americas? Elle lui demanda après un moment en regardant droit dans les yeux noirs de son étrange interlocuteur.
– Que puis-je dire? Il y avait longtemps signora, dans ce lieu il y avait eu un désert. Il n’y avait aucune mention d’une station balnéaire. C’était ici que mon arrière-grand-père extrayait du sel de l’eau de mer… Puis des entrepreneurs étaient venus et créaient ce conte de fées, apportaient des tas de sable du Sahara. Je ne peux même pas y croire, quand j’étais petit, j’étais presque tombé sous la pelle d’une excavatrice. Elle m’avait presque coupé en deux. Jetez un coup d’œil signora! – Et le conteur soudainement remonta son pull usé et commença à se vanter, montrant les cubes gonflés de sa presse, sur lesquels la cicatrice de l’appendicite était à peine perceptible. – Depuis lors, ma mère, que le Saint Antoine soit loué, disait que je suis un veinard.
La mention de la mère du musicien choqua un peu la touriste, car la femme en question devrait avoir son âge, et elle commença même à regarder autour d’elle, si quelqu’un la regardait avec condescendance, croyant qu’elle était en train d’acheter le service du garçon. Mais tout le monde s’en fichait, et elle enleva même ses lunettes.
– Avec moi, vous ne serez pas perdues signora, – il continua pour dissiper les doutes. – L’essentiel est de savoir pédaler.
– Eh bien, cela je peux le faire, – elle le rassura. – Mon ex-mari a remporté deux fois le maillot à pois lors du Tour de France et m’a appris quelque chose pendant vingt ans de mariage.
– Je ne doute pas de vos capacités, mais la montée est raide… Je vous préviens tout de suite, vous devez être patiente, mais ça en vaut le coup…
Pendant ce temps, elle avait déjà payé la facture et appréciait l’excellent chupito apporté par le serveur.
– Je n’ai pas peur des difficultés Diego. – Les difficultés sont faites pour être surmontées, et j’ai suffisamment de patience.
– Bien, bien, signora! – et il lui tendit joyeusement la main pour serrer amicalement.
Curieusement, elle ne voulait pas se séparer de ce jeune homme insouciant, et elle, en le regardant de près, essaya de trouver au moins quelques défauts en lui. Mais, à part la jeunesse, il n’y avait pas de vice en lui, et elle était satisfaite de se séparer d’un baiser sur la joue. En fin de compte, ce fut la seule personne qui la comprenait en quelque sorte.
Tôt le matin, elle était venue louer des vélos et des munitions, comme convenu la veille, mais, malheureusement son guide avait disparu, et elle l’avait attendu jusqu’au soir, passant d’un café à un autre et maudissant la “mañana” espagnole. Puis il apparut et expliqua qu’il y avait une bonne raison pour que demain ils aillent certainement sur la plage tranquille.
– Rentrez chez vous et ne vous inquiétez pas, signora, – il la rassura de nouveau et l’embrassa sur la joue.
Toute la nuit elle n’avait pas bien dormi, rêvant qu’elle observait de l’érotisme bon marché, et le lendemain matin ils partaient en vélo vers le soi-disant plage sur le long de l’océan. Il était en avant, et elle le suivait par derrière, regardant de temps en temps ses fesses tendues et la facilité avec laquelle il pédalait.
“Il va probablement à la salle de sport parfois”, pensa-t-elle, sentant qu’elle commençait déjà à se fatiguer après quelques pentes rudes, et décidait qu’il était urgent de changer son entraîneur de fitness sur le continent.
Elle voulait aussi complaire à Diego, se rendre agréable à lui, sans aucune allusion de sexe saturée ou de flirt. Elle n’avait pas ressenti une telle excitation depuis longtemps. Elle conquérait facilement les cœurs des hommes et un tel rôle d’outsider, qui ne donnait aucun atout tangible, la déprimait considérablement. À plusieurs reprises, elle essayait de le rattraper sur l’autoroute, mais il s’était adroitement éloigné de sa poursuite obsessionnelle et riait insoucieusement. Elle était en colère contre lui, mais n’avait pas abandonné en espérant que sous l’aide d’un bon vent, ou d’une erreur de son côté, et comme une femme expérimentée, elle organisait une terrible revanche. Parfois, en particulier sur les pentes sinueuses, il se distançait d’elle d’un écart important, et dans les zones plates gardait une courte distance qui la taquinait, et chaque fois qu’elle s’approchait de lui, il s’éloignait abruptement.
En fait, toute cette balade à vélo spontanée lui avait rappelée sa jeunesse lointaine, et comme il y avait de nombreuses années, elle enleva son casque et détacha ses cheveux, et ils étaient rapidement vivifiés par le vent de la côte. Ainsi, le week-end, elle et son mari avaient voyagé de Paris à Reims pour parcourir les vignobles sans fin et respirer l’air pur de Champagne. Mais la différence ce qu’elle avait été toujours en avant, et même lorsque Jules se fît un nom sur le Tour de France, il lui avait toujours cédée la première place.
Elle se rappelait de lui tout le temps, quand c’était particulièrement dur pour elle, et comme par inertie, elle cherchait une protection et de la sympathie chez son mari. Après le divorce, ils n’avaient pratiquement pas communiqué, à l’exception de ces quelques scènes où ils réglaient les affaires en présence d’un avocat. Oui, en réalité elle dérobait Jules, mais ça aurait pu être pire pour lui…
“Oh, pauvre et pitoyable Jules”, dit-elle avec une certaine amertume, lorsqu’une voiture commença à ralentir, ronronnait et klaxonnait brusquement à côté d’elle.
Dans la voiture, une jeune compagnie de gays habillés des vestes roses avec des oreilles en mousse de lapin sur la tête. Et ces garçons-lapins se blottissaient aux fenêtres et montraient ses signes d’approbation, comme s’ils l’encourageaient dans ce fichu long sprint. Diego les incita et se leva légèrement, et de façon active remuait les hanches et s’éloigna. Eh oui, ici, dans cette munition sportive, sans guitare, il avait l’air complètement différent.
Elle eut soudain une pensée ridicule de faire demi-tour, avant qu’il ne soit trop tard et qu’ils ne soient pas loin de Las Americas. Au diable ces cinquante euros et ce sable noir vierge! Après tout, elle ne connaissait pas du tout cet homme, ne savait pas ce qu’il avait en tête. Et s’il était un maniaque? Un maniaque, qui aimait s’amuser en attirant des imbéciles riches dans les montagnes, ou pire encore, un libéral avec tous ces goûts pervers, et dans ce sac à dos rigolo, sur ces larges épaules, un fouet en cuir avec des anneaux métalliques et une paire de menotte.
– Diego, nous sommes encore loin? – Elle l’appela en pédalant lourdement le vélo, qui était en train de grincer.
L’autre se retourna avec son visage en rougit et trempé de sueur, sourit, faisant un geste condescendant vers un parking improvisé auprès de la clôture.
– Je te demandes si on est loin du lieu encore? – Demanda-t-elle en regardant la figue de Barbarie épineuse et poussiéreuse, poussant sur des pierres, et s’émerveillant de la façon dont la figue survit dans ces conditions terribles.
Ils s’arrêtèrent, mais ne descendirent pas de leur vélo.
– Nous sommes déjà très proche, signora! – Il but l’eau de la bouteille et machinalement, offrit à la femme l’eau, qui éventuellement mélangée à sa salive.
Elle ne prêta pas attention à cette absence de tact. Peut-être n’y avait-il rien de répréhensible dans un comportement aussi habituel de son guide. Mais l’ex-mari, bien sûr, ne s’était pas permis une telle manière. Il était un homme très cultivé, avec de bonnes manières aristocratiques, porteur de sang bleu, et même lorsqu’elle avait demandé le divorce et suggérait de partager des biens, il lui avait laissé le droit de choisir en premier.
“En fin de compte, que cet espagnol arrogant pense que je suis une féministe”, décida-t-elle, avidement buvait de la bouteille.
De plus, elle voulait vraiment boire, et elle ne laissait aucune chance à personne d’autre. Diego sourit. Dans l’espace ouvert où ils s’arrêtèrent, avec vue sur l’océan, le vent soufflait assez fort et balayait tout sur son passage. Ils regardèrent involontairement la bande sinueuse côtière. Il y avait eu une période de marée basse, et maintenant la vague avait très bien quitté le rivage et quelque part à l’horizon une nouvelle, grosse vague se reformait… Il parut soudain à la femme que quelqu’un planait déjà sans crainte sur la planche sous les ailes des goélands.
– Oui, pour les surfeurs aujourd’hui, c’est juste le paradis, – déclara Diego avec un regard indigné et sourit. – Mais ne vous inquiétiez pas, signora! Là où je vous accompagnerais, vous ne verriez que des vagues.
Et ils repartirent de nouveau, s’enfoncèrent dans les montagnes, sur un étroit chemin de terre. Diego était infatigable comme toujours, et le début de la montée ne se faisait pas sentir, et elle, en se tournant de la route bruyante, même apprécia le chant des oiseaux et examina avec curiosité les arbres denses, qui poussaient le long du chemin, les comparant avec des châtaignes françaises. Mais ensuite, lorsque la montée devenait trop compliquée et ils devaient descendre du vélo, monter à pied, marcher sur des herbes rares, elle eut de nouveau ressenti une humeur de vengeance et essaya de couper le chemin le long de la route secondaire. Mais au final, elle ne fit que compliquer sa tâche, et le guide ne se retourna même pas et ne donna pas un coup de main dans les zones difficiles. Les muscles des jambes faisaient mal, le dos faisait mal, et une fois encore elle se souvenait de Jules. À de tels moments, il l’avait portée dans ses bras.
– Diego, vous avez une petite amie? – Soudainement demanda-t-elle sans raison.
– Oui, signora. Nous vivons dans la maison de ses parents ici à proximité.
– Que fait-elle?
– Elle est étudiante, comme tout le monde.
La conversation en quelque sorte avait mal tourné, et elle choisissait de ne plus demander au guide des questions personnelles. Le soleil semblait-il déjà couché au zénith, ses rayons pénétraient à peine à travers les denses cimes d’arbres. La route devenait de plus en plus bifurquée et frustrée, mais le guide choisissait la direction sans hésitation, et seulement une fois qu’ils avaient dû retourner à l’intersection précédente et tourner à gauche pour la descente. Dans cette mystérieuse semi-obscurité, elle pensa soudain qu’elle était complètement perdue avec cet espagnol.
– Je pense qu’on m’a donné un vélo qui ne fonctionne pas bien. Il grince comme un lit des jeunes mariés.
– J’aime le mien, – rigola Diego, s’asseyant sur le vélo avec frémissement et roulant facilement sur un chemin plutôt doux sur lequel etaient posées artificiellement des pierres.
– Et peut-être que nous allons faire un échange? – Elle lui dit directement.
– Comment ça signora! C’est un vélo à cinq vitesses, et je crains que vous ne puissiez pas rentrer dans les virages. Finalement, vous êtes sous ma responsabilité.
D’un côté, il y avait vraiment un précipice dangereux et une clôture basse, un peu ironique, et de l’autre, un haut mur de falaise qui pesait sur eux, et les branches des arbres, accrochés aux pierres, touchaient leurs têtes, et ils étaient même obligés de se pencher pour passer. Un panneau les avertit que l’allée était fermée, mais, il fallait être un idiot pour risquer de passer ici même sur une moto. Ils ne pédalèrent plus et ne firent que ralentir. Les roues elles-mêmes se tournaient le long de la pente, et le bruit de la vague devenait plus distinct, et de l’océan le vent soufflait de plus en plus fort. Puis ils arrivèrent à une corniche rocheuse, et devant eux apparurent des bungalows en pierre abandonnés et des grottes creusées dans le grès. En jugeant par les chiffons et les sacs d’ordures suspendus aux cordes, les gens vivaient ici, et elle regarda Diego avec surprise.
– Les appartements les plus luxueux de l’île, signora, – il se mit à rire. – Ici, sur ce rocher près de l’océan, tu sors et respires profondément de l’air pur… Notre plage, cependant, un peu plus loin. Derrière le petit rocher là-bas!
Elle regarda la crête de pierres noires bloquant son chemin vers l’endroit précieux, et soupira fortement. Il n’y avait de force pour rien, mais ils se tournèrent toujours vers les grottes, s’enlisant dans le sable.
A l’entrée de l’un d’eux, une petite fille noire s’était assise à genoux dans le sable et jouait avec une poupée. À proximité se trouvait un arbre de Noël artificiel décoré au lieu de jouets de Noël et de guirlandes, des photos et des coupures de journaux de chiens de races différentes. Tout bougeait et bruissait sous le vent, comme s’il provoquait une attention accrue sur lui-même, et la femme demanda même à Diego en murmurant.
– Est-ce la nouvelle année du chien?
– Non, de quoi parlez-vous! – sourit-il. – Juste une petite fille qui rêvait d’un chien.
La fille sourit également, montrant ses gencives édentées. Diego l’avait saluée affectueusement et demanda en espagnol pour qu’un des adultes puisse s’occuper des vélos. Elle hocha la tête et continua à jouer avec sa poupée, et les cyclistes mettaient les pieds à terre. Il fallait descendre à la plage uniquement à pied, pour traverser des pierres noires. Diego claqua des doigts, montrant à son chasseresse d’harmonie qu’il serait mieux de remercier un peu la petite, et elle fouilla dans son short et sortit quelques factures froissées.
– Ils ne donnent pas de monnaie ici, – dit-il, lorsqu’elle remit l’argent à la fille.
La petite arrêta immédiatement de jouer et, en prenant les coupures, courut dans la grotte. D’où, un homme blanc, mince et aux cheveux longs sortit, habillé des vêtements déchirés, leva la main et salua amicalement, et Diego fit un signe de la main en réponse, échangeant quelques phrases sur la météo.
– Comment vivent-ils ici? – Demanda-elle un peu plus tard à son guide.
– On peut acheter de l’herbe chez eux.
– Les connaissez-vous bien? Est-ce son père?
– Pas si bon. Mais l’île est petite, signora. Ici, tout le monde se connaît, – d’une manière ou d’une autre, et il évitait l’interrogatoire ultérieur.
Pendant un certain temps, elle regardait autour d’elle avec curiosité, explorant la vie des gens vivant ici. Son attention avait été attirée sur une table faite maison avec des livres en plein air. Les livres étaient vieux, avec des pages graisseuses, et elle s’était même arrêtée et en avait feuilleté quelques-uns.
– Comme vous pouvez le voir, ils vendent aussi des livres, la plupart végétaliens et en anglais, – sourit Diego.
Ils descendirent un peu plus loin et remarquèrent que la petite fille noire les suivait, et s’arrêta lorsqu’ils s’arrêtaient.
– Elle ira bientôt à l’école, – remarqua la femme.
– Cela ne pose aucun problème ici, – déclara -t-il. – Mon neveu ira aussi à l’école cette année. Ils acceptent tout le monde, y compris les enfants de migrants.
– D’où viennent-ils tous?
– L’Afrique n’est pas loin. Pendant le mauvais temps, les radeaux et les bateaux s’échouent souvent du Maroc. Pour eux, nous sommes une sorte de point de transbordement vers l’Europe.
Avant d’aller sur leur plage tranquille, les voyageurs décidèrent de tremper les pieds dans l’océan devant les grottes. Ici aussi, il y avait une bande côtière, à une centaine de mètres, pas plus, avec de rares palmiers qui y poussaient, et du sable volcanique sale qui s’écroulait dans les mains comme de la poudre à canon. La marée basse n’était pas encore terminée, et sur le bas-fond qui s’était formé, deux jeunes filles hippies en longues robes amples ramassaient les ordures dans des sacs. Tous les déchets, les filtres des cigarettes, les bouteilles en plastique et en verre, les restes de feux d’artifice du Nouvel An échoués par les vagues des précédents bateaux de croisière. Les filles, dès qu’elles virent Diego, se précipitèrent vers lui, en lui donnant de multiples baisers, ne faisant pas attention à son compagnon embarrassé, comme si tout cela leur était familier.
“Peut-être qu’il emmène des femmes ici trop souvent?”, – suggéra-t-elle, sentant un pic de jalousie pendant qu’ils parlaient couramment et avec sonorité d’autre chose.
Elle écoutait, mais ne comprenait pas leur espagnol courant, et après avoir enlevé ses bottes, elle marchait longtemps sur le sable mouillé dans une sorte de déconfort, mais eux, ils continuaient à parler et à rire en regardant vers elle. « Elle a de bons seins”, entendit-elle seulement par le sifflement du vent et se mit encore plus en colère. Tout cela l’avait forcée à agir seule, et elle n’avait pas attendu Diego et se dirigea vers les roches noires toute seule.
– Il se prend pour qui, un garçon impudent?! – se dit-elle, à la recherche d’une transition pratique entre les roches…
Après un certain temps, ils se couchèrent assez près les uns des autres et parlèrent en partageant leurs impressions. La plage tranquille semblait à la fois un conte de fées bien mérité après un long voyage fatigant, un endroit fabuleux, beau et désert, et personne ne les interférait, sauf la rafale de vent, mais elle était délicate envers eux et les attaquait comme si elle demandait la permission.
– Je veux rester ici éternellement et regarder, regarder au loin, l’océan, en attendant chaque fois une grosse vague, – admit-elle en sortant un paquet d’Esse et un briquet.
Il ne fumait pas, mais cette fois, il tendit la main vers la cigarette qui lui était offerte.
“Une mort angoissante”, lut-elle pensivement l’inscription effrayante sur le paquet. Auparavant, elle était sceptique à l’égard de tout cela, mais les fumeurs autour d’elle ne se diminuaient pas, et elle attribuait ces choses au mouvement de marketing du lobby du tabac. « Donnez-moi la cécité… Avez-vous un cancer de la gorge?” – elle plaisantait avec les vendeurs, et ils avaient rapidement trouvé ce dont elle avait besoin à partir de ces terribles photos. Maintenant, l’inscription hurlantes en majuscules faisait penser involontairement que la vie était finie et que toute créature, même la plus heureuse du monde, aurait une fin…
– Mais, tu ne fumes pas, – sourit-elle tristement, quand Diego toussa par manque d’expérience.
Il essayait de réprimer la toux, et de nouveau fuma la cigarette. Cette fois avec confiance et légèrement couvrit ses paupières.
– Mais je ne veux pas te laisser souffrir toute seule, – dit-il pensivement.
C“était ce moment très sacré de réconciliation, quand ils passèrent involontairement à « Tu”, et tous les griefs passés avaient été laissés derrière des pierres noires. Ils avaient de la chance. La plage était déserte, seuls tous les deux étaient allongés dessus, contemplant la toile bleue de l’océan. Certes, elle avait toujours senti que quelqu’un les regardait derrière les pierres et devinait que cela pourrait être la même petite fille africaine. Plusieurs fois, elle sentait ce regard invisible envers elle, mais après plusieurs reprises elle s’y habituait, et bientôt elle n’était plus inquiète. Demain, elle s’envolerait pour Paris, quittant pour toujours cette « île aux chiens”, et cet adieu inhabituel lui convenait parfaitement.
Diego, comme promis, posa une large couverture blanche sur le sable noir. Le temps était magnifique. Le soleil brillait de mille feux, remplissant tout l’espace d’une lumière chaude et dorée. Un vent frais et salé, prévoyant le début de printemps, sifflait au-dessus d’eux, arrachant les vêtements et agitant les cheveux, et d’un excès d’émotions indescriptibles la tête tournait. Mais de quoi rêvait-elle maintenant, et de quoi rêvait-il, se retrouvant dans un tête-à-tête isolé avec l’océan? Une grande vague mousseuse, scintillante au soleil, comme si elle était recouverte par des diamants, venait de frapper le rivage, sans les atteindre d’une distance de deux pas. Ils avaient déjà enlevé leurs vêtements et mis en place leur corps, assoiffés d’affection amoureuse, pour ce grand élément. L’homme voulait toucher la femme, et il passa doucement son doigt le long de son cou à elle, puis sur son épaule. Elle ne recula pas, car elle attendait depuis longtemps la tendresse de sa part, il lui toucha les seins, à travers le maillot de bain. Elle aimait ses touchers sans hâte, et elle commença à gémir légèrement, l’aidant en lui disant qu’il faisait tout correctement. Puis il passa sa main sous le soutien-gorge, et elle gémit plus fort.
“Et pourtant, Jules ne s’était pas permis de cela …», – pensa-t-elle en se basculant sur le dos, face vers le haut, mettant ses mains derrière sa tête.
Elle, ne savait pas pourquoi elle sourit au ciel, le regardant à travers les lunettes noires, et ferma bientôt les yeux lorsque la main de son jeune amant s’abaissa sur son ventre et passa sous sa culotte. Les dernières frontières de la décence avaient été emportées par le vent, refroidissant en vain leur corps chaud de l’excitation, la différence d’âge et de statut social avaient été instantanément emportées par une nouvelle vague. Ses doigts musicaux semblèrent jouer de la musique, taillant un feu de passion sur les claviers d’une âme frustrée, et elle l’accompagna d’un doux gémissement et d’une respiration rapide. Puis il en prit possession d’elle en couvrant de son torse puissant toute la toile de l’océan, et elle se tortilla en dessous de lui, ressentant son pouvoir destructeur et en même temps sa fatalité à elle, étant blessée par une lance bien dirigée. Leurs lèvres se touchèrent douloureusement, il l’embrassa partout, comme s’il avait perdu la raison, et elle le gratta le dos, tenta de l’étrangler, enroulant ses jambes autour de son torse… Il lui dit quelque chose de grossier, indécente, chuchota parfois quelque chose en espagnol, et elle reconnut son talent incontesté de séducteur, et, contrairement au bon sens, tomba amoureuse comme une idiote, à chaque poussée furieuse de ses larges hanches. À un moment donné, elle voulut soudainement chanter la Marseillaise, mais elle ne se souvenait pas des paroles, et dans cet oubli, elle oublia même son nom. Maintenant, ses paumes reposèrent sur les fesses tendues, et les yeux fermés elle obéit au destin.
Soudain, elle se souvint de la petite fille qui les espionnait, probablement, maintenant et en parla à Diego. Il rit, prenant ses suppositions pour une suspicion excessive, mais recula néanmoins et essaya de se refermer avec le bord de la couverture. Elle commença à le caresser là-bas avec ses mains et sa bouche, et il continuait également la caresser avec ses mains, et tout à coup elle trembla et jouit. Puis il se pencha en arrière comme un vainqueur, la laissant faire tout ce qu’elle voulut faire avec lui. Et tout ce qu’elle fît après, se couvrant de la couverture jusqu’à la tête, resta longtemps un mystère aux regards indiscrets.
Elle aimait faire cela, s’étonnant de plus en plus de la bonne endurance de son compagnon. Puis, en sentant le goût de la liqueur séminale, elle sentit de nouveau la mélodie des doigts tremblants en elle, et éprouva des orgasmes successifs, gémit fort et hurla, jusqu’à ce que, finalement, fatiguée, tomba sur sa poitrine et écouta longuement comment son cœur battait furieusement. Une forte rafale de vent leur arracha néanmoins le bord de la couverture, et ils restèrent nus dans la paume de leur Dieu heureux.
– Je n’ai jamais eu d’amant aussi ardent auparavant, – murmura-t-elle au son d’une vague côtière.
– Et ton mari? – Demanda-t-il, la serrant et admirant en même temps ses seins avec de gros tétons. – Tu disais que vous étiez marié depuis longtemps…
– Pauvre et pitoyable Jules… Il ne pouvait pas se permettre d’une telle chose… J’ai toujours cherché quelque chose de similaire sur le côté. Mes deux filles adultes ne se sont pas mêlées de mes romans, et mon mari n’y a pas prêté attention…
– Je me demande comment tu as réussi à avoir des seins aussi séduisants à cet âge? – Demanda-t-il soudain, touchant légèrement de son doigt, en tintant comme une cloche, son téton gauche.
– C’est simple, – elle était agréablement flattée par son admiration non dissimulée. – Je n’ai jamais enlevé mon soutien-gorge et j’ai même dormi avec dès mon plus jeune âge…

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Le toucher. Histoires d’amour Gleb Karpinskiy
Le toucher. Histoires d’amour

Gleb Karpinskiy

Тип: электронная книга

Жанр: Эротические романы

Язык: на французском языке

Издательство: Издательские решения

Дата публикации: 24.09.2024

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О книге: Ce recueil « Le toucher» contient les huit meilleures œuvres d’amour écrites par l’auteur, qui se déroulaient à des moments différents, et par une langue vivante et riche avec des éléments d’érotisme léger. Ces histoires font également réfléchir le lecteur sur la véritable mission de l’homme et de la femme. L’auteur crée parfaitement une atmosphère réelle de ce qui se passe. Ce recueil a été traduite en anglais et en espagnol et a obtenu une note positive parmi les lecteurs».

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